ARMEE-JAPON

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BATAILLES NAVALES


BATAILLE DE L’ÎLE CHRISTMAS

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Localisation de l'île Christmas dans l'océan Indien.

La bataille de l'île Christmas est un engagement ayant eu lieu le 31 mars 1942 pour le contrôle de l'île Christmas dans l'océan Indien entre les Alliés et l'Empire du Japon sur le théâtre Pacifique pendant la Seconde Guerre mondiale. En raison d'une mutinerie des soldats indiens contre leurs officiers britanniques, les troupes japonaises parviennent à occuper l'île sans aucune résistance. Toutefois, le sous-marin américain USS Seawolf (SS-197) cause des dommages significatifs au croiseur japonais Naka.

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Le croiseur japonais Naka

Date 31 mars-1er avril 1942

Lieu île Christmas, océan Indien

Issue Victoire japonaise

Changement territoriaux Occupation de l'île par

                                             les forces japonaises

                        Belligérants

États-Unis                              Empire du Japon Royaume-Uni

                Forces en présence

 

32 soldats                               850 soldats

1 sous-marin                          3 croiseurs légers

                                                8 destroyers    

                                                2 transporteurs de troupes 

                                                ? Avions

                         Pertes

27 capturés                   1 croiseur léger endommagé

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L'île Christmas est à cette époque une possession britannique faisant partie des établissements des détroits, située à 298 kilomètres au sud de Java. Elle se relève être importante pour deux raisons : elle est un parfait avant-poste de contrôle de l'est de l'océan Indien et dispose de ressources en phosphate, nécessaires à l'industrie japonaise.

Après l'occupation de Java en février-mars 1942, le quartier-général impérial japonais donne les ordres pour l’Opération X (l'invasion et l'occupation de l'île de Christmas) le 14 mars 1942.

Le contre-amiral Shōji Nishimura se voit assigner le commandement de la Seconde Flotte expéditionnaire du Sud avec le croiseur léger Naka pour navire amiral. La flotte consiste également en les croiseurs Nagara, Natori, ainsi qu'en les destroyers Minegumo, Natsugumo, Amatsukaze, Hatsukaze, Satsuki, Minazuki, Fumizuki, Nagatsuki, le pétrolier Akebono Maru, les navires de transport Kimishima Maru et Kumagawa Maru et 850 hommes des 21e et 24e forces spéciales de base et la 102e unité de construction.

Sur l'île, la garnison britannique (32 soldats, la plupart indiens, dirigés par un officier britannique et 4 sous-officiers), dispose d'un canon de 155 mm déployé après la Première Guerre mondiale depuis Singapour et probablement de 3 canons anti-aériens.

Les troupes indiennes, croyant apparemment la propagande japonaise concernant la libération de l'Inde du joug britannique, se mutinent et tuent leurs officiers dans la nuit du 10 mars 1942, puis emprisonnent les quelques autres habitants européens de l'île en attendant une exécution qui, apparemment, sera contrecarrée par l'occupation japonaise.

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Le destroyer japonais Natsugumo le 22 novembre 1939

Déroulement de la bataille

À l'aube le 31 mars 1942, une douzaine de bombardiers japonais lancent un raid sur l'île détruisant la station de radio (située aujourd'hui à l'emplacement du bureau de poste).

Des fragments de bombes larguées restent encore observables dans les années 1980. En raison de la mutinerie, le corps expéditionnaire japonais parvient à débarquer à Flying Fish Cove sans opposition alliée.

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Troupes japonaises lors du débarquement.

À 09h49, le sous-marin américain USS Seawolf lance quatre torpilles contre le Naka, toutes manquent leur cible. Celui-ci attaque à nouveau à 06:50 le lendemain matin, lançant trois torpilles contre le Natori, également manquées. Dans la soirée, avec ses deux dernières torpilles d'une portée de 1 000 m, le Seawolf parvient à toucher le Naka sur son côté tribord, près de la chaufferie n°1. Les dégâts sont suffisamment graves au point que le Naka dû être remorqué par le Natori afin de retourner à Singapour, avant d'être finalement forcé à retourner au Japon pour subir un an de réparations. Après le succès de son attaque, les navires japonais mènent une chasse au sous-marin pendant plus de sept heures, mais le Seawolf s'échappe.

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Le destroyer Minegumo lancé le 22 mars 1937

Le Natori retourne sur l'île Christmas et les Japonais rembarquent le 3 avril 1942, à l'exception d'un détachement de 20 hommes à Banten Bay. Le phosphate extrait est chargé à bord des navires de transport. Après la fin de l'occupation en 1945, au cours de laquelle les Japonais auraient forcé de nombreux musulmans locaux à se consacrer à leur culte, les troupes alliées libératrices détruisent un sanctuaire shinto. Les 7 mutins indiens survivants retrouvés sont poursuivis par un tribunal militaire à Singapour et cinq d'entre eux sont condamnés à mort en 1947. Les peines ont été commuées en prison à vie après que les gouvernements indien et pakistanais se soient opposés à leur exécution.


07/10/2013
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BATAILLE DU DÉTROIT DE LA SONDE

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La bataille du détroit de la Sonde est une bataille navale du théâtre Pacifique de la Seconde Guerre mondiale qui oppose du 28 février au 1er mars 1942 un important convoi de la marine impériale japonaise à deux croiseurs des forces alliées : l’USS Houston pour les États-Unis et l’HMAS Perth pour l’Australie. Les deux croiseurs sont coulés, et plus de 1 000 hommes perdent la vie du côté des alliés. Cette bataille fait partie d'une série d'actions militaires connue sous le nom de bataille de la mer de Java, et qui assoit durablement la puissance navale japonaise.

Date 28 février au 1er mars 1942

Lieu Détroit de la Sonde

Issue Victoire japonaise

                   Belligérants

États-Unis                  Empire du Japon

Australie

Pays-Bas

                   Forces en présence

États-Unis :

1 croiseur                             1 croiseur léger

 Australie :                           1 transport d'hydravions

1 croiseur léger                    5 croiseurs

Pays-Bas :                             12 destroyers  

1 destroyer                            1 mouilleur de mines

                                               58 navires de transport de troupes

                          Pertes

1 croiseur coulé                     croiseur léger, 1 transport d'hydravions

1 croiseur léger coulé           5 croiseurs, 12 destroyers                   

1 destroyer coulé                  1 mouilleur de mines, 58 navires

1071 morts                               de transport de troupes

675 prisonniers                    1 mouilleur de mines coulé     

                                              4 transports de troupes coulés

                                                 ou échoués

                                              1 croiseur endommagé

                                              10 morts

                                              37 blessés   

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La bataille

Au soir du 28 février, les deux navires reçoivent ordre d'appareiller vers Tjilatjap, sur la côte sud de Java, accompagnés du destroyer néerlandais HNLMS Evertsen. Toutefois, celui-ci n'est pas prêt et ne prend la suite du convoi qu'une heure plus tard.

Les navires alliés sont rapidement repérés dans le détroit de la Sonde par le convoi de débarquement de la 16e armée japonaise, qui engage le combat au milieu de la nuit.

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Shirayuki en 1931

Au terme d'une violente bataille, les deux croiseurs sont coulés. Deux navires de transport de troupes et un mouilleur de mines japonais sont également coulés, mais par des tirs amis, ainsi que deux autres navires de transport qui sont toutefois remis à flot ultérieurement. Le général Imamura, qui est à bord d'un de ces deux transporteurs, est jeté à la mer mais a finalement la vie sauve.

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Le Murakumo

Bilan

696 hommes sont tués à bord du Houston, et 368 sont sauvés ; 375 autres sont tués à bord du Perth pour 307 sauvés. Les deux commandants perdent la vie. Du côté japonais, 10 hommes sont tués.

L’Eversten, arrivé tardivement sur les lieux, tente d'éviter le contact et de contourner le théâtre des opérations ; néanmoins il ne peut échapper aux destroyers japonais qui défendent le sud de la baie de Banten ; son commandant choisit finalement de l'échouer sur la côte. La plus grande partie de l'équipage est capturée entre le 9 et le 10 mars 1942.


07/10/2013
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BATAILLE POUR L’AUSTRALIE

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Affiche de propagande réalisée en 1942. L’affiche fut critiquée pour son aspect alarmiste et interdite par le gouvernement du Queensland.

 

Date Février 1942-septembre 1945

Lieu Mer de Corail, Nouvelle-Guinée, îles Salomon

Issue Fin des attaques suite à la capitulation du Japon

                  Belligérants

Australie                  Empire du Japon

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La Bataille pour l'Australie est le nom donné, en Australie, à une série d'actions militaires qui ont eu lieu en 1942-1943, pendant la Seconde Guerre mondiale et qui ont opposé les forces alliées aux forces japonaises à proximité ou en Australie.

Certains combats ont eu lieu au dessus ou près de l'Australie continentale. Toutefois, les principaux efforts des alliés ont été d'essayer de mettre fin à la progression japonaise vers la Nouvelle-Guinée et les îles Salomon, en vue de prévenir une menace plus sérieuse sur l'Australie.

On craignait à l'époque que les opérations offensives des Japonais en Nouvelle-Guinée et sur le nord de l'Australie ne visent à envahir le continent australien et des rumeurs ont couru sur l'existence supposée d'une Brisbane Line, supposant qu'en cas de débarquement japonais, le nord du pays ne serait pas défendu et que les défenses alliées se concentreraient sur une ligne allant de Brisbane à Adélaïde ou de Brisbane à Perth. Il existe peu de preuves qu'un tel plan ait existé.

Les recherches d'après-guerre ont montré que les dirigeants japonais n'avaient jamais eu l'intention de procéder à une invasion de l'Australie. Les japonais avaient toutefois l'intention d'isoler l'Australie en occupant la Nouvelle-Guinée, la Nouvelle-Calédonie et Fidji. En conséquence, s'il n'est pas exact d'affirmer que les batailles pour l'Australie ont empêché une invasion du pays, elles ont empêché l'Australie d'être coupée de l'un des principaux alliés, les États-Unis.

En 2006, dans un discours au mémorial australien de la guerre, le Dr Peter Stanley, a fait valoir que la notion d'une bataille pour l'Australie n'était pas valide car les événements qui sont considérés comme formant la bataille n'ont été que très peu liés. Stanley a fait valoir que le mouvement pour la bataille pour l'Australie découle directement de la volonté de trouver un sens aux terribles pertes australiennes de 1942 et qu'il n'y avait pas eu de bataille pour l'Australie, en tant que telle puisque les Japonais n'avaient pas lancé une campagne coordonnée à l'encontre de l'Australie. En outre, le Dr Stanley a noté que la portion de phrase La bataille pour l'Australie n'avait pas été utilisée jusque dans les années 1990 et que cette bataille de la Seconde Guerre mondiale n'était pas reconnue par d'autres pays que l'Australie.

En 2008, le gouvernement australien a déclaré que la commémoration des batailles pour l'Australie se tiendrait chaque année le premier mercredi de septembre et que le jour serait appelé Battle for Australia Day.

Principales batailles

Raids aériens japonais notamment: le bombardement de Darwin et l'attaque sur Broome.

Bataille de la mer de Corail

Attaques de sous-marins japonais comme: l'attaque dans la baie de Sydney

Campagne de Nouvelle-Guinée, notamment la bataille de Kokoda Track, la bataille de Milne Bay.


24/09/2013
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BATAILLE DE MIDWAY

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Avancées de l’Armée impériale japonaise dans le Sud-ouest du Pacifique de décembre 1941 à avril 1942

Date 5 juin 1942

Lieu Au large de l’île deMidway

Issue Victoire alliée décisive

              Belligérants

États-Unis                  Empire du Japon

            Forces en présence

3 porte-avions                       4 porte-avion 

7 croiseurs lourds                 2 cuirassés

1 croiseur léger                     2 croiseurs lourds                            

15 destroyers                         1 croiseur léger

233 avions embarqués          8 destroyers

127 avions basés à terre       10 navires de soutien

                                                248 avions embarqués                                       

                                                16 hydravions                                              

                                                Ne participèrent pas à la bataille :

                                                4 porte-avions léger 9 cuirassés

                                                41 navires de soutien

                           Pertes

1 porte-avions                    4 porte-avions

1 destroyer                         1 croiseur

107 avions                           248 avions

307 marins                          3,057 tués

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En 1942, les Japonais de l'amiral Isoroku Yamamoto veulent détruire la flotte américaine. En perdant la bataille de Midway le 5 juin 1942, l'amiral Yamamoto doit renoncer à une attaque contre l'atoll de Midway et voit le cours de la Seconde Guerre mondiale et de la guerre du Pacifique se transformer.

Cette bataille intervient seulement un mois après la bataille de la Mer de corail. Elle mêla les compétences, l'audace et la chance en parts égales. L'attaque contre l'atoll de Midway, ainsi qu'une feinte organisée par une force japonaise limitée vers l'Alaska, devait attirer dans un piège la flotte des porte-avions américains qui avait été épargnée lors de l'attaque-surprise contre Pearl Harbor. Le but de cette attaque, au-delà de venger le bombardement de Tokyo pendant le raid de Doolittle deux mois auparavant, était de renforcer significativement la ligne de défense Est du Japon, détruire la flotte américaine du Pacifique et autoriser une future invasion de Hawaii.

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L'Akagi, le navire amiral de la flotte japonaise en avril 1942.

Les historiens n'ont pas su déterminer si une telle victoire aurait permis aux Japonais de se ruer sur la côte Ouest des États-Unis qui serait alors devenue essentiellement sans défense. Mais il est clair que la stratégie américaine qui incluait le déploiement d'une force considérable dans l'Atlantique Nord (soit de l'autre côté du monde) aurait dû être singulièrement révisée. Le Japon n'avait peut-être pas l'intention de s'emparer de territoires américains et se serait peut-être contenté de conquêtes régionales, mais la transformation radicale de l'équilibre stratégique du monde aurait pu avoir des conséquences notables sur la suite de la Seconde Guerre mondiale et sur le théâtre européen (au moins un allongement de la guerre et peut-être une victoire de l'Axe).

Avant la bataille

Midway en elle-même n'avait pas un rôle stratégique notable dans le plan japonais : ils se concentraient sur les îles méridionales Samoa, Fidji et l'Australie qui représentait l'extension naturelle de leurs conquêtes dans le Sud Est du Pacifique. De plus, étant la base américaine la plus proche du territoire japonais, sa possession ne pouvait qu'être défendue âprement.

Comme à l'accoutumée, le plan de l'amiral Isoroku Yamamoto était ingénieux et déterminé. Fidèle à la doctrine stratégique de la marine impériale japonaise, il voulait obliger la flotte américaine à combattre afin de la détruire. Les Américains seraient obligés d'intervenir en cas de débarquement à Midway. Ce plan avait probablement été compliqué par la nécessité de réagir rapidement au raid de Doolittle sur Tokyo en avril. Ce bombardement n'avait guère produit de dégâts, mais il avait démontré de manière frappante que le sol japonais n'était pas à l'abri de la guerre. Il s'était révélé d'une importance psychologique considérable.

Les forces destinées à l'opération étaient constituées de 11 navires de ligne, 8 porte-avions, 21 croiseurs et près de 200 bâtiments divers. La 1re escadre de 4 porte-avions dirigée par l'amiral Nagumo constituait la première force de frappe. Elle était suivie à distance par l'escadre de Yamamoto qui s'attaquerait à tout support apporté à l'atoll de Midway.

US intelligence

L'espionnage de la marine américaine (US Naval Intelligence) avec l'aide des Britanniques et des Hollandais avait essentiellement percé une partie des codes utilisés par la marine japonaise (JN-25, un code de cryptage) depuis quelques temps déjà. Malgré la modification de ce code juste avant l'attaque contre Pearl Harbor, les progrès de son décryptage étaient réels, au point d'envisager d'utiliser les informations ainsi obtenues pour arrêter les opérations japonaises.

Toutefois, un élément du code (l'emplacement AF) restait inconnu. Certains pensaient qu'il s'agissait de Midway, mais il y avait controverse et il pouvait s'agir des îles Aléoutiennes. Il n'y avait malheureusement aucun moyen de clore le débat avec les seuls éléments cryptographiques. Un jeune officier, Jasper Holmes, à la station Hypo, fit une suggestion brillante pour lever le doute. Il demanda au commandant de la base de Midway d'annoncer en clair à la radio qu'il y avait une urgence sanitaire l'eau potable venait à manquer à cause d'un accident à l'usine d'épuration. Un message codé japonais ne tarda pas à noter que A.F. avait un problème d'eau potable et que les forces d'attaque devaient en tenir compte. La conclusion logique immédiate était donc qu'A.F. et Midway ne faisaient qu'un et que l'opération militaire à venir s'y déploierait.

Toutefois, le décodage de JN-25 était très lent et ce n'est qu'à la dernière minute que l'amiral Chester Nimitz eut assez d'éléments pour mettre en place un piège contre les forces qui allaient attaquer Midway. Il rappela les porte-avions de Fletcher du sud-ouest du Pacifique et les chantiers navals de Pearl Harbor réparèrent en temps record le Yorktown gravement endommagé pendant la bataille de la mer de Corail lui permettant de rejoindre la nouvelle bataille navale.

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Le Mikuma gravement endommagé le 6 juin 1942.

En 72 heures seulement, le Yorktown fut transformé d'une épave à peine flottante en un porte-avions opérationnel (même s'il restait significativement affaibli). Son pont d'envol était rebouché plus que réparé, sa structure interne était étayée et ses avions étaient remplacés par ceux de la base navale. Il faut admettre que pour disposer de son troisième et dernier porte-avions, l'amiral Nimitz ignora totalement toutes les règles et procédures. Par exemple, les réparations n'étaient pas encore finies quand le navire appareilla au son de California, Here I Come (Californie, me voici).

Pendant ce temps, à Kure, le Shōkaku, lui aussi gravement endommagé lors de la bataille de la mer de Corail, attendait ses réparations tandis que le Zuikaku devait reconstituer son groupe aérien, décimé pendant la bataille, privant ainsi la flotte japonaise de ses deux meilleurs porte-avions. L'équilibre des forces eût été très différent si les États-Unis n'avaient aligné que l'Enterprise et le Hornet, sous les ordres de l'amiral Raymond A. Spruance, face aux Soryu, Hiryū, Akagi, Kaga, Shōkaku et Zuikaku.

Plan et prémices

Le plan japonais en lui-même est très complexe : 36 heures avant l’attaque sur Midway, une puissante flotte de 2 porte-avions et 4 cuirassés devait mener une attaque sur les Aléoutiennes, envahir les îles de Kiska et d’Attu et mener un raid sur Dutch Harbor, dans le but de faire diversion. Ensuite, le raid sur Midway devait se dérouler en plusieurs étapes : premièrement, une flotte de 4 porte-avions aux ordres de Nagumo devait réduire toute résistance sur l’atoll en lui-même. Peu après, une autre flotte aux ordres du contre amiral Kondo et puissante de 2 cuirassés et 10 croiseurs (lourds pour la plupart) devait soutenir un débarquement de 5 000 hommes pour la possession de l’atoll. Entre-temps, l’US Navy qui devait nécessairement sortir pour défendre Midway serait attaquée par la puissante flotte combinée de Yamamoto, restée jusque là plusieurs centaines de km en arrière et forte de 3 cuirassés, dont le flambant neuf Yamato. De plus, si les combats avaient lieu au sud de Midway, les Japonais comptaient sur le soutien de leur 11e flotte aérienne comprenant 180 avions. Un plan au final fort complexe, souffrant de plusieurs défauts :

La dispersion des moyens, la flotte de Nagumo se trouvant bien seule pour affronter sans aide l’US Navy ;

Le manque de souplesse (la puissante flotte combinée se trouvait trop loin pour porter assistance dans l’urgence à l’une ou l’autre des escadres avancées),

La diversité des objectifs : destruction de l’US Navy ET neutralisation de l’atoll. Au moment critique, Nagumo ne saura quel objectif choisir en priorité.

En face, les Américains étaient forcés de faire avec ce qu’ils avaient : l’atoll fut renforcé et accueillait pas moins de 127 avions. La flotte en elle-même était divisée en 2 task forces, la 16 autour des porte-avions Enterprise et Hornet, l’autre, la 17, autour du Yorktown. De plus, leurs équipages manquent cruellement d’expérience (le Hornet verra là son baptême du feu) et les appareils, bien que robustes, manquent eux de maniabilité face aux terribles Zéros. Les pertes, en avions torpilleurs TBD Devastator notamment, seront lourdes.

La bataille premiers déboires

Une première erreur japonaise est flagrante avant même la bataille proprement dite : la trop grande confiance en la réussite de leur mission, et le fait qu’ils sous-estimèrent l’ennemi. En effet, ils comptaient sur la présence de 2 porte-avions américains seulement, le Yorktown ayant été coulé à la bataille de la mer de Corail. De plus, pour confirmer la situation de l’US Navy, une reconnaissance aérienne devait avoir lieu sur Pearl Harbour, et un cordon de sous-marins devait être mis en place à proximité des eaux hawaïennes, ce pour détecter les mouvements américains. Et là, premiers déboires : la reconnaissance en question fut annulée, ce qui n’inquiéta nullement le haut commandement qui ne prévint cependant pas Nagumo de ce fait. Quant aux sous-marins, ils traînèrent en route et parvinrent à leur lieu de patrouille avec 24h de retard, ce qui fit qu’ils ratèrent (de peu) la flotte américaine.

Premières passes d’armes

Dès le 3 juin au matin, le convoi des transports de troupes nippons faisant route vers Midway est repéré. Immédiatement, 15 B25 décollent et attaquent ledit convoi. Aucun navire n’est touché contrairement aux revendications, mais l’effet est désastreux sur les Japonais qui pensaient bénéficier de la surprise, au soir, des Catalina attaquent à leur tour, armés de torpilles, et mettent un coup au but sur un transport. Plus au nord ce même jour débutent les combats des Aléoutiennes sous une météo peu favorable. La diversion ne marchera évidemment pas, les Américains étant au courant des plans japonais.

L’assaut Le 4 juin au matin, le décor est placé et les protagonistes sont prêts au combat. Vers 4-5h, des avions de reconnaissances décollent de part et d’autre, mais du côté japonais, un avion décolle en retard tandis qu’un autre doit faire demi-tour. Un premier tournant, même si aucun ne le sait à ce moment, car ces deux avions là auraient du suivre une trajectoire qui les aurait fait croiser la flotte américaine. Malchance ? Peut-être mais la négligence fut de ne pas les remplacer par d’autres. À 5h, 36 Zéros, 36 bombardiers en piqué et 36 bombardiers/torpilleurs japonais décollent. Après la détection du raid au radar, tous les avions présents sur l’atoll décollent : 6 Grumman TBF-1 Avenger et 4 Martin B-26 Marauder torpilleurs, 27 Douglas SBD-2 Dauntless et 12 Vought SB2U-3 Vindicator (bombardiers en piqué), 17 B-17 ainsi que 20 F2A3 Buffalo et 5 F4F-3 Wildcat (chasseurs chargés de la défense). Les chasseurs interceptent les japonais et revendiquent quelques succès mais au prix de lourdes pertes face aux zéros : 13 Buffalos et 2 Wildcats sont abattus, contre 3-4 avions japonais. Ceux-ci bombardent efficacement et causent de lourds dégâts à la base, mais une seconde vague s’annonce nécessaire.

Contre-attaque américaine

Pendant ce temps, les appareils américains ayant décollé avant l’attaque atteignent la flotte japonaise : 5 des Avenger et 2 Marauders sont détruits, sans succès, les B-17 s’en tirent mais ratent lamentablement leurs cibles (malgré des revendications contraires). Entre-temps les Nippons repèrent la flotte américaine mais subissent encore l’assaut des Dauntless et Vought de Midway : 8 SBD et 3 SBU sont perdus ; aucun coup au but, malgré des revendications contraires[1]. Les zéros ont fait un carnage sur ces appareils non escortés, mais le pire reste à venir.  Après la découverte des navires américains, Nagumo hésite ; faut-il attaquer ces navires ou lancer une seconde vague sur Midway ? Le temps passe et Nagumo change plusieurs fois de décision. Lorsqu’enfin il se décide à frapper l’US Navy, les avions de la première vague sur Midway reviennent et il faut dégager les ponts. Là vient une autre faiblesse : les avions de la première vague provenaient des 4 porte-avions, alors qu’ils ne représentaient que la moitié des effectifs. Il aurait mieux valu les faire décoller de 2 porte-avions pour garder les deux autres « en réserve » pour agir contre l’US Navy si celle-ci venait à se montrer. Résultat, la totalité des porte-avions sera bloquée lorsqu’il faudra récupérer la première vague, la deuxième sera retardée et ne pourra jamais être lancée, les attaques des groupes embarqués américains survenant à ce moment crucial où les porte-avions seront vulnérables. Les premières attaques sont menées par les torpilleurs TBD Devastator. Lents, vulnérables, peu maniables et sans escorte pour 2 des 3 escadrilles concernées, ils se font massacrer. Sur 41, 35 sont perdus et ils n’obtiennent aucun coup au but en contre partie.

Cependant, ils détournent l’attention des Zéros qui, tout occupés à les abattre (au ras de la mer), ne remarquent pas l’apparition à 5 000 m d’altitude des bombardiers en piqué américain. Ceux-ci piquent sur les porte-avions au moment où les premiers appareils de la 2e vague décollent. En 2 minutes, les porte-avions Akagi, Kaga et Soryu sont durement touchés et condamnés. À 10h25, il ne reste plus que le Hiryu pour combattre. Immédiatement, celui-ci lance 18 bombardiers et 6 chasseurs. Bien qu’interceptés par les appareils de couverture américains, ils touchent le Yorktown par 3 bombes aux alentours de midi, le mettant hors de combat. Une deuxième attaque est lancée, cette fois 10 torpilleurs et 6 chasseurs, elle touchera le Yorktown avec 2 torpilles à 15h. Alors qu’une troisième vague s’apprête à décoller, les avions américains reviennent (vers 17 heures) et détruisent le Hiryu. L’escadre de Nagumo est anéantie et Yamamoto ordonne le repli. Mais deux croiseurs lourds de la Flotte de Kondo (le Mikuma et le Mogami) entrent en collision. Ralentis, ils seront pris par les américains pour des cuirassés et seront harcelés pendant deux jours avant que le Mikuma soit finalement coulé, le Mogami étant très gravement touché. Le Yorktown quant à lui est pris en remorque, mais le sous-marin japonais I-168 le repère et l’achève de torpilles, le destroyer Hammann étant coulé dans l’attaque. Avec la perte du Yorktown, le commandement passa des mains de l'amiral Fletcher à celles de l'amiral Spruance — au crédit duquel sera portée la victoire.

Dès qu'il apprit la destruction des porte-avions de la première escadre, Yamamoto ordonna à toutes ses forces de procéder à l'attaque de Midway. La bataille devait se dérouler dès le lendemain matin. Spruance de sa part, ne tenait pas à combattre de nuit avait éloigné sa flotte dans la soirée du 4. À cette nouvelle, Yamamoto décida d'annuler l'opération et ordonna le repli de toute la flotte japonaise.

Les forces américaines se retirèrent rapidement après une victoire décisive. La perte de quatre porte-avions porta un coup d'arrêt à l'expansion de l'Empire japonais dans le Pacifique et le mit en position défensive seulement six mois après l'attaque contre Pearl Harbor. L'amiral Yamamoto avait fait la prédiction à ses supérieurs que le Japon aurait le dessus pendant six mois à un an avant d'être débordé par les ressources américaines. Il avait été terriblement exact.


23/09/2013
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BATAILLE DE LA MER DE CORAIL

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Avacées de l’Armée impériale japonaise dans le Sud-ouest du Pacifique de décembre 1941à avril 1942

Date 4 mai-8 mai 1942

Lieu Mer de Corail, entre l'Australie,

          la Nouvelle-Guinée et les îles Salomon

Issue Victoire tactique japonaise, victoire stratégique Des Alliés

                          Belligérants

États-Unis                             Empire du Japon

                      Forces en présence

2 porte-avions                                 2 porte-avions

9 croiseurs                                       1 porte-avions léger

13 destroyers                                   9 croiseurs

2 pétroliers                                      15 destroyers

1 transport d'hydravions               1 pétrolier

128 appareils                                   1 transport d'hydravions

                                                          12 transports                                                           

                                                          127 appareils

                                          Pertes

1 porte-avions sabordé                 1 porte-avions léger coulé

1 porte-avions endommagé          1 porte-avions endommagé

1 destroyer coulé                           1 destroyer coulé

1 pétrolier coulé                            3 petits navires coulés

69 appareils détruits                     1 destroyer endommagé  

656 tués                                          2 petits navires endommagés

                                                        1 transport endommagé
                                                        92 appareils détruits

                                                        966 tués

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La Bataille de la mer de Corail est une bataille navale de la Seconde Guerre mondiale qui se déroula en mer de Corail, au nord-est de l'Australie en mai 1942, entre les flottes japonaises et américaines. Cette bataille fut la première confrontation aéronavale par porte-avions interposés, sans que le contact fût établi entre les navires.

Pour renforcer leur périmètre et menacer l'Australie, les Japonais tentent en mai 1942 de conquérir Port Moresby au sud de la Nouvelle-Guinée. La conquête de Port Moresby, ainsi que de la base aéronavale de Tulagi leur aurait permis de mettre l'Australie à portée de leur aviation. À l'issue d'une bataille aéronavale indécise en Mer de Corail, les débarquements japonais sur Port Moresby sont annulés, ce qui constitue le tout premier arrêt de l'extension japonaise dans la zone. Les Américains perdent un porte-avions majeur tandis que les Japonais ont deux porte-avions endommagés et un porte-avions d'escorte coulé.

Les Américains réparent rapidement le porte-avions USS Yorktown, endommagé en Mer de Corail, qui joue un rôle important un mois plus tard lors de la bataille de Midway.

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L’USS Lexington au matin du 8 mai 1942

Les Japonais détachèrent, sous le commandement du vice-amiral Takea Takagi, les porte-avions Zuikaku et Shōkaku, couverts par le petit porte-avions Shoho, deux flottilles de destroyers (dont le Kikuzuki) et une de croiseurs, le tout formant l'opération MO destinée à soutenir les débarquements sur Port-Moresby. La flotte pouvait également compter sur le soutien des avions basés à Lae (au nord de la Nouvelle-Guinée) et à Rabaul, où était basée la 25e flottille aérienne.

Les Américains sont mis au courant du plan par l'interception et le déchiffrement des communications japonaises. Ils réagissent en envoyant la Task force 17 (Yorktown et Lexington), escortée de 5 destroyers et 3 croiseurs, sous le commandement de l'amiral Fletcher.

Les forces embarquées totalisent 143 avions américains contre 148 japonais. Cependant, ces derniers peuvent compter sur l'appui de leur 25e flottille aérienne basée à Rabaul.

Premier engagement le 7 mai

Les Japonais déclenchent l'opération Mo par l'invasion de Tulagi (1942), faiblement défendue, le 3 mai, pour y construire une base d'hydravions. Les Américains bombardent, par deux fois, la position, coulant notamment le pétrolier Hoshima Maru et en endommageant deux contre-torpilleurs et en détruisant plusieurs avions le 4 mai.

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Appareils sur le pont d'envol du Zuikaku le 5 mai.

Après s'être cherchés sans se trouver, les flottes s'engagent une première fois le 7 mai au matin, quand les avions de reconnaissance des deux camps se repèrent mutuellement. Les Japonais découvrent ainsi un porte-avions et un croiseur, tandis que les Américains repèrent un petit porte-avions. Les Japonais envoient alors 24 torpilleurs, 36 bombardiers en piqué et 18 Zéro. Arrivant au-dessus de la flotte américaine, ils ne trouvent que le pétrolier Neosho, escorté du destroyer Sims, tout deux rapidement coulés. Les Américains coulent le porte-avions léger Shoho par 13 bombes et 7 torpilles.

En fin d'après-midi, un assaut d'avions torpilleurs japonais est intercepté par les Américains. Seuls 6 avions sur les 27 envoyés regagnent leur porte-avions. Des pertes qui seront lourdes de conséquence pour le lendemain, les Japonais se trouvant ainsi privés de la moitié de leurs torpilleurs.

Le soleil se couchant à 18h30, certains appareils doivent retrouver et se poser de nuit sur leurs porte-avions. La situation est confuse et les navires ennemis sont suffisamment proches pour qu'au moins une fois un groupe d'avions japonais manque de se poser sur le Yorktown.

Second engagement le 8 Mai

Le matin, les avions de reconnaissances décollent de part et d'autre et les ennemis se découvrent l'un l'autre aux alentours de 8h30. Réagissant tous deux très vite, ils font décoller leurs vagues d'assaut : 84 avions pour les Américains, 69 avions pour les Japonais.

Les lents TBD Devastator américains échouent à infliger des dégâts à cause de la déficience de leurs torpilles, tandis que les Douglas SBD Dauntless mettent le Shōkaku hors de combat par 3 coups au but.

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Le Shokaku en feu est photographié depuis un appareil américain.

Les derniers avions américains disponibles (17 Grumman F4F Wildcat), trop peu nombreux, ne parviennent pas à défendre leurs porte-avions. Les Japonais touchent le Lexington avec 2 torpilles et 2 bombes et l’USS Yorktown par un coup au but. Le USS Lexington est abandonné (après le retour de son aviation) car les équipes du bord ne parviennent pas à maîtriser les incendies et coule quelques heures plus tard. Le Yorktown est gravement endommagé.

Les deux flottes, ayant des moyens réduits et craignant pour leur ravitaillement en carburant, décident de se retirer. Faute de couverture navale, les Japonais annulent le débarquement à Port Moresby.

Une victoire en trompe-l’œil

La propagande de chaque camp tente de faire de la bataille de la Mer de Corail une victoire. Les Japonais pensent avoir mis hors d'état de nuire deux navires majeurs américains, et se voient confirmés dans leur piètre opinion des capacités combattantes ennemies. (Les Américains, qui n'ont pas repéré la flotte de débarquement japonaise, ne sont pas absolument certains qu'elle a été lancée, ni repoussée; les rapports de aviateurs japonais certifient la destruction des deux porte-avions américains alors que le seul détruit, le Lexington, n'a été perdu que des heures plus tard quand les incendies y ont repris). Les Américains célèbrent le fait d'avoir pour la première fois coulé un navire plus gros qu'un destroyer.

Tactiquement, la bataille est une victoire japonaise : destruction d'un porte-avions lourd américain (le Lexington représentait à l'époque un quart de la capacité de transport aéronavale américaine dans le Pacifique[), du destroyer Sims et du pétrolier Neosho, contre perte d'un porte-avions léger japonais Shoho et l'endommagement du porte-avions Shōkaku.

Pourtant, les Australo-Américains ont réussi à empêcher la prise de Port Moresby, dernier verrou protégeant l'Australie des Japonais. C'est d'autre part la première fois dans la guerre du Pacifique qu'une flotte d'invasion japonaise est repoussée sans avoir réussi à atteindre son objectif, ce qui contribuera à gonfler le moral des troupes alliées après six mois de défaites contre les Japonais.

Plus généralement, la bataille de la mer de Corail marque l'arrêt de la progression japonaise dans la zone. L'immobilisation de deux des plus gros porte-avions japonais aura des conséquences importantes un mois plus tard, lors de la bataille de Midway : alors que les Américains réussissent à réparer l’USS Yorktown en quelques jours, les Japonais ont renvoyé le Shōkaku au Japon pour réparation et n'ont pas reconstitué le groupe aéronaval du Zuikaku. Les pertes de Midway empêcheront les Japonais de lancer d'autres opérations offensives. Les Américains reprendront Tulagi en août 1942 au début de la campagne de Guadalcanal.

Ainsi, victoire tactique japonaise en apparence, la bataille de la mer de Corail a été stratégiquement favorable aux Alliés. Bien qu'elle n'ait pas mis en jeu des forces très importantes, elle constitue un des tournants de la guerre du Pacifique. 


22/09/2013
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