ARMEE-JAPON

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BATAILLE DE LA MER DE CORAIL

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Avacées de l’Armée impériale japonaise dans le Sud-ouest du Pacifique de décembre 1941à avril 1942

Date 4 mai-8 mai 1942

Lieu Mer de Corail, entre l'Australie,

          la Nouvelle-Guinée et les îles Salomon

Issue Victoire tactique japonaise, victoire stratégique Des Alliés

                          Belligérants

États-Unis                             Empire du Japon

                      Forces en présence

2 porte-avions                                 2 porte-avions

9 croiseurs                                       1 porte-avions léger

13 destroyers                                   9 croiseurs

2 pétroliers                                      15 destroyers

1 transport d'hydravions               1 pétrolier

128 appareils                                   1 transport d'hydravions

                                                          12 transports                                                           

                                                          127 appareils

                                          Pertes

1 porte-avions sabordé                 1 porte-avions léger coulé

1 porte-avions endommagé          1 porte-avions endommagé

1 destroyer coulé                           1 destroyer coulé

1 pétrolier coulé                            3 petits navires coulés

69 appareils détruits                     1 destroyer endommagé  

656 tués                                          2 petits navires endommagés

                                                        1 transport endommagé
                                                        92 appareils détruits

                                                        966 tués

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La Bataille de la mer de Corail est une bataille navale de la Seconde Guerre mondiale qui se déroula en mer de Corail, au nord-est de l'Australie en mai 1942, entre les flottes japonaises et américaines. Cette bataille fut la première confrontation aéronavale par porte-avions interposés, sans que le contact fût établi entre les navires.

Pour renforcer leur périmètre et menacer l'Australie, les Japonais tentent en mai 1942 de conquérir Port Moresby au sud de la Nouvelle-Guinée. La conquête de Port Moresby, ainsi que de la base aéronavale de Tulagi leur aurait permis de mettre l'Australie à portée de leur aviation. À l'issue d'une bataille aéronavale indécise en Mer de Corail, les débarquements japonais sur Port Moresby sont annulés, ce qui constitue le tout premier arrêt de l'extension japonaise dans la zone. Les Américains perdent un porte-avions majeur tandis que les Japonais ont deux porte-avions endommagés et un porte-avions d'escorte coulé.

Les Américains réparent rapidement le porte-avions USS Yorktown, endommagé en Mer de Corail, qui joue un rôle important un mois plus tard lors de la bataille de Midway.

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L’USS Lexington au matin du 8 mai 1942

Les Japonais détachèrent, sous le commandement du vice-amiral Takea Takagi, les porte-avions Zuikaku et Shōkaku, couverts par le petit porte-avions Shoho, deux flottilles de destroyers (dont le Kikuzuki) et une de croiseurs, le tout formant l'opération MO destinée à soutenir les débarquements sur Port-Moresby. La flotte pouvait également compter sur le soutien des avions basés à Lae (au nord de la Nouvelle-Guinée) et à Rabaul, où était basée la 25e flottille aérienne.

Les Américains sont mis au courant du plan par l'interception et le déchiffrement des communications japonaises. Ils réagissent en envoyant la Task force 17 (Yorktown et Lexington), escortée de 5 destroyers et 3 croiseurs, sous le commandement de l'amiral Fletcher.

Les forces embarquées totalisent 143 avions américains contre 148 japonais. Cependant, ces derniers peuvent compter sur l'appui de leur 25e flottille aérienne basée à Rabaul.

Premier engagement le 7 mai

Les Japonais déclenchent l'opération Mo par l'invasion de Tulagi (1942), faiblement défendue, le 3 mai, pour y construire une base d'hydravions. Les Américains bombardent, par deux fois, la position, coulant notamment le pétrolier Hoshima Maru et en endommageant deux contre-torpilleurs et en détruisant plusieurs avions le 4 mai.

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Appareils sur le pont d'envol du Zuikaku le 5 mai.

Après s'être cherchés sans se trouver, les flottes s'engagent une première fois le 7 mai au matin, quand les avions de reconnaissance des deux camps se repèrent mutuellement. Les Japonais découvrent ainsi un porte-avions et un croiseur, tandis que les Américains repèrent un petit porte-avions. Les Japonais envoient alors 24 torpilleurs, 36 bombardiers en piqué et 18 Zéro. Arrivant au-dessus de la flotte américaine, ils ne trouvent que le pétrolier Neosho, escorté du destroyer Sims, tout deux rapidement coulés. Les Américains coulent le porte-avions léger Shoho par 13 bombes et 7 torpilles.

En fin d'après-midi, un assaut d'avions torpilleurs japonais est intercepté par les Américains. Seuls 6 avions sur les 27 envoyés regagnent leur porte-avions. Des pertes qui seront lourdes de conséquence pour le lendemain, les Japonais se trouvant ainsi privés de la moitié de leurs torpilleurs.

Le soleil se couchant à 18h30, certains appareils doivent retrouver et se poser de nuit sur leurs porte-avions. La situation est confuse et les navires ennemis sont suffisamment proches pour qu'au moins une fois un groupe d'avions japonais manque de se poser sur le Yorktown.

Second engagement le 8 Mai

Le matin, les avions de reconnaissances décollent de part et d'autre et les ennemis se découvrent l'un l'autre aux alentours de 8h30. Réagissant tous deux très vite, ils font décoller leurs vagues d'assaut : 84 avions pour les Américains, 69 avions pour les Japonais.

Les lents TBD Devastator américains échouent à infliger des dégâts à cause de la déficience de leurs torpilles, tandis que les Douglas SBD Dauntless mettent le Shōkaku hors de combat par 3 coups au but.

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Le Shokaku en feu est photographié depuis un appareil américain.

Les derniers avions américains disponibles (17 Grumman F4F Wildcat), trop peu nombreux, ne parviennent pas à défendre leurs porte-avions. Les Japonais touchent le Lexington avec 2 torpilles et 2 bombes et l’USS Yorktown par un coup au but. Le USS Lexington est abandonné (après le retour de son aviation) car les équipes du bord ne parviennent pas à maîtriser les incendies et coule quelques heures plus tard. Le Yorktown est gravement endommagé.

Les deux flottes, ayant des moyens réduits et craignant pour leur ravitaillement en carburant, décident de se retirer. Faute de couverture navale, les Japonais annulent le débarquement à Port Moresby.

Une victoire en trompe-l’œil

La propagande de chaque camp tente de faire de la bataille de la Mer de Corail une victoire. Les Japonais pensent avoir mis hors d'état de nuire deux navires majeurs américains, et se voient confirmés dans leur piètre opinion des capacités combattantes ennemies. (Les Américains, qui n'ont pas repéré la flotte de débarquement japonaise, ne sont pas absolument certains qu'elle a été lancée, ni repoussée; les rapports de aviateurs japonais certifient la destruction des deux porte-avions américains alors que le seul détruit, le Lexington, n'a été perdu que des heures plus tard quand les incendies y ont repris). Les Américains célèbrent le fait d'avoir pour la première fois coulé un navire plus gros qu'un destroyer.

Tactiquement, la bataille est une victoire japonaise : destruction d'un porte-avions lourd américain (le Lexington représentait à l'époque un quart de la capacité de transport aéronavale américaine dans le Pacifique[), du destroyer Sims et du pétrolier Neosho, contre perte d'un porte-avions léger japonais Shoho et l'endommagement du porte-avions Shōkaku.

Pourtant, les Australo-Américains ont réussi à empêcher la prise de Port Moresby, dernier verrou protégeant l'Australie des Japonais. C'est d'autre part la première fois dans la guerre du Pacifique qu'une flotte d'invasion japonaise est repoussée sans avoir réussi à atteindre son objectif, ce qui contribuera à gonfler le moral des troupes alliées après six mois de défaites contre les Japonais.

Plus généralement, la bataille de la mer de Corail marque l'arrêt de la progression japonaise dans la zone. L'immobilisation de deux des plus gros porte-avions japonais aura des conséquences importantes un mois plus tard, lors de la bataille de Midway : alors que les Américains réussissent à réparer l’USS Yorktown en quelques jours, les Japonais ont renvoyé le Shōkaku au Japon pour réparation et n'ont pas reconstitué le groupe aéronaval du Zuikaku. Les pertes de Midway empêcheront les Japonais de lancer d'autres opérations offensives. Les Américains reprendront Tulagi en août 1942 au début de la campagne de Guadalcanal.

Ainsi, victoire tactique japonaise en apparence, la bataille de la mer de Corail a été stratégiquement favorable aux Alliés. Bien qu'elle n'ait pas mis en jeu des forces très importantes, elle constitue un des tournants de la guerre du Pacifique. 



22/09/2013
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